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Le contrôle interne à l’épreuve de la Covid-19

Written by Lilia Hifi | 15 juin 2020 07:30:00

Article co-écrit avec Sia Partners.

Depuis le 11 mars 2020, le monde est plongé dans une crise provoquant un impact fort sur l’organisation du travail. Les gouvernements ont pris des mesures pour tenter d’enrayer le virus, mais les conséquences sur l’économie sont considérables. Il devient crucial de revoir les objectifs et les priorités des entreprises, mais aussi les risques majeurs pouvant les affecter. En effet, en situation de crise, les fraudes se multiplient, en témoigne le triangle de la fraude qui se vérifie d’autant plus en cette période. Les opportunités sont plus que présentes, des pressions pèsent sur les employés, et les fraudeurs se justifient par un contexte instable et précaire. Il s’agit donc de déterminer dans quelles mesures les risques de fraude évoluent face à une crise inédite et sans précédent.

 

La fraude interne toujours présente

 

La fraude, même en temps de crise, demeure d’usage. En effet, les tentatives fraude augmentent durant les périodes incertaines ou fluctuantes. De nombreuses raisons peuvent expliquer la recrudescence de la fraude au sein des entreprises dans ce contexte particulier.

 

  • Les circuits de validation peuvent être court-circuités, contournés, voire temporairement suspendus. Une partie importante des employés étant en télétravail ou en situation d’inactivité, les informations circulent mal. L’acheminement des décisions, documents, et autres projets est moins fluide et plus complexe.
  • Également, le contexte de crise met en péril la séparation des tâches, qui peut déjà s’avérer épineuse pour des entreprises. Afin de pouvoir être efficace, il faut être en mesure de déléguer et de faire circuler les informations entre chaque préposé, chose rendue difficile quand chaque employé travaille à distance.
  • Les employés tendent aussi à recourir à la fraude pour essayer de sauver un emploi qui leur semble en danger. Certains résultats peuvent donc être faussés, et les pertes minimisées pour simuler un impact infime de la crise sur l’entreprise.

 

Avec une séparation des tâches complexe, une communication amoindrie et des erreurs en nette augmentation, le travail des salariés a évolué et devient plus laborieux.

 

La fraude externe, une altération comptable considérable

 

La fraude externe est elle aussi toujours présente. Les entreprises continuent en effet d’exercer et de proposer leurs services.

 

  • La fraude aux faux fournisseurs est facilitée en raison de la réduction des surveillances. Le procédé consiste à se faire passer pour une personne externe ou interne à la société et de détourner les moyens de paiement de l’entreprise vers un autre compte. Des doublons de facture venant de fournisseurs en difficulté peuvent également être envoyés, engendrant de nombreuses pertes.
  • La cybercriminalité a elle aussi connu une forte augmentation depuis le début de la crise sanitaire. Les tentatives de cyberattaques se sont multipliées, encouragées par un contexte instable et des barrières de plus en plus faibles. Cet environnement particulier a fragilisé les entreprises et les protections qu’elles ont pu mettre en place afin de se protéger des menaces extérieures. Les risques sont plus importants, car il est maintenant plus simple pour les fraudeurs et les cybercriminels d’agir en profitant des nouvelles faiblesses des organisations.

 

Des contrôles internes superficiels inadaptés

 

À l’évidence, les conditions de travail se sont transformées, et les priorités ont été revisitées. Les dirigeants ont moins de visibilité sur le travail des employés, sur les activités et sur les résultats. Les mécanismes de contrôle interne ne fonctionnent plus à pleine capacité et les dispositifs d’alerte sont en suspens en raison de la distance. L’inconsistance des contrôles internes permet aux fraudeurs et aux cybercriminels d’agir de façon plus sereine et plus ciblée. Le paradoxe veut que bien que les risques soient davantage présents, les équipes d’audit et de contrôle interne ne peuvent plus se déplacer et n’ont ni l’habitude ni les moyens de fonctionner à distance. Les entreprises ne possèdent pas de moyens adaptés ne peuvent pas mettre en place des moyens importants pour effectuer les contrôles. Ces éléments mettent en péril les comptes et la santé financière des entreprises de manière significative.

 

Vers de nouvelles formes de travail et de contrôle interne ?

 

Il ne fait aucun doute que cette crise met en exergue la nécessité de prendre en compte de nouvelles variables pouvant influencer les entreprises. La crise a obligé les firmes à user de créativité et d’inventivité pour pouvoir accomplir leurs tâches malgré un contexte changeant. L'audit interne se transforme afin de pouvoir s'adapter aux nouveaux défis que représentent la crise.

Serait-il donc possible de créer de nouvelles façons de contrôler à distance, notamment plus efficaces ?

Une approche d’automatisation du contrôle interne permet de détecter les anomalies en continu : erreurs, fraudes, processus à corriger, problème de paramétrage de l’ERP. Si cette approche permet de gagner un temps considérable, elle présente également l’avantage de pouvoir être mise en œuvre à distance indépendamment du contexte, pour pouvoir prévenir les risques actuels et ceux de demain.

 

Dans le cadre d’une étude menée par Sia Partners et Supervizor, nous aimerions connaître vos enjeux face à cette crise. Nous vous invitons à remplir ce formulaire en moins de 5 minutes.